Pour transformer l’entreprise familiale et assurer son avenir, le recours à des capitaux externes peut être nécessaire. Les financements « classiques » se raréfient et la bourse n’est pas toujours accessible aux PME et aux ETI. L’entrée d’un investisseur financier au capital peut donc constituer un levier de développement ou une aide à la transmission.
Les investisseurs financiers font partie du paysage des PME et des ETI depuis plus de trois décennies. Ils sont un véritable outil de performance et présentent des avantages certains, notamment la diversité de leur offre qui est propre à répondre aux besoins croissants d’entrepreneurs familiaux. Nombreuses, bien qu’encore méconnues, sont les réussites dans ce type d’opérations. Pour que ce levier soit efficace, certaines règles sont essentielles.
La vie commune entre les partenaires peut s’organiser autour des quatre axes suivants :
- la réflexion stratégique menée au sein d’un organe ad hoc, avec l’objectif de créer de la valeur pour l’entreprise ;
- la mise en place d’un reporting qui informe en temps réel l’investisseur financier de la performance de l’entreprise ;
- des rendez-vous réguliers qui permettent de communiquer, de prévenir et résoudre les conflits entre les actionnaires ;
- un support psychologique au dirigeant, à travers les relations humaines qui se créent dans le temps.
Des engagements et des apports réciproques
En ouvrant son capital à un investisseur financier, le dirigeant s’engage à la transparence et à la lisibilité, en adoptant ou en renforçant ses règles de gestion et de gouvernance. En premier lieu, l’investisseur financier aura besoin de comprendre et d’évaluer le modèle économique. Cette démarche permet à l’entreprise familiale de se structurer et de se remettre en question. Cela requiert de travailler avec le nouvel actionnaire, de prendre les décisions majeures avec son accord, de lui expliquer sa stratégie, de lui transmettre régulièrement des informations financières ou non financières fiables, de partager et d’échanger sur ses convictions, ses doutes ou ses réserves et donc d’être challengé.
En contrepartie, l’entrepreneur familial s’entoure et s’enrichit des compétences fonctionnelles et sectorielles de son actionnaire pour développer, structurer et gérer l’entreprise familiale. L’investisseur financier peut compléter cet accompagnement par l’ouverture de son carnet d’adresses et sa contribution à la mise en place de la gouvernance.
La sortie de l’investisseur financier doit être prévue et discutée dès son entrée au capital, même si le terme n’est pas arrêté. C’est un élément clé pour les deux parties afin de rendre compatible les besoins financiers et les horizons.
Une relation de confiance fondée sur l’affectio societatis
La recherche d’un partenaire financier doit être menée en amont du besoin car le processus peut être long. Le dirigeant doit convaincre son futur actionnaire, mais aussi se mettre en position de pouvoir effectuer un choix compte tenu de la diversité des investisseurs financiers. L’équilibre est important pendant la phase de recherche. Il ne faut pas fragiliser la confidentialité de la stratégie en communiquant trop largement, tout en conservant la maîtrise de la recherche pour mûrir le projet et s’orienter vers un partenaire adapté.
En bref, les ingrédients nécessaires sont : le climat de confiance mutuelle, le partage des valeurs, l’estime réciproque, et la réelle volonté de travailler ensemble. Le montage de l’opération doit également répondre aux objectifs du dirigeant comme à ceux de l’investisseur, notamment en ce qui concerne les aspects juridiques et financiers.
Si vous souhaitez échanger sur ce sujet, n’hésitez pas à me contacter.